• Accueil
  • Maladie de Crohn (MC) et recto-colite hémorragique (RCH)

Maladie de Crohn (MC) et recto-colite hémorragique (RCH)

Définition

Il s’agit des deux principales maladies inflammatoires chroniques intestinales (MICI). Ce sont des atteintes inflammatoires du tube digestif. Dans le cadre d’une RCH, la maladie touche systématiquement le rectum et s’étend plus ou moins haut dans le colon. Pour la MC, l’inflammation peut toucher tout le tube digestif, de la bouche à l’anus. L’atteinte la plus fréquente reste celle de la dernière partie de l’intestin grêle (iléon) et le colon.

Symptômes

Du fait de l’atteinte rectale constante, le symptôme dominant dans la RCH est le syndrome rectal. Il s’agit de fausses envies et d’émissions glairo-sanglantes. Selon l’étendue de la maladie, la maladie peut générer de la diarrhée et des douleurs abdominales.

Dans la MC, les symptômes sont moins spécifiques et associent douleurs abdominales et diarrhée avec parfois présence de sang.
En cas d’inflammation importante, on observe une altération de l’état général avec fatigue et perte de poids.

Des atteintes inflammatoires extra-digestives sont parfois associées (articulaires, cutanées, oculaires).
Les MICI surviennent la majorité du temps entre 20 et 40 ans mais toutes les tranches d’âge peuvent être concernées.

Centre Hépato-gastroentérologie
Lyon Sauvegarde

Prendre rendez-vous

25 avenue des sources
69009 Lyon

04 72 52 28 32

Où nous trouver

Les causes

Elles ne sont pas connues de manière exacte.

On considère que ce sont des maladies multifactorielles dont la survenue résulte de la combinaison de différents facteurs:

  • immunologiques : une dérégulation de la réponse immunitaire,
  • génétiques : gènes prédisposant identifiés,
  • bactériens : déséquilibre de la flore intestinale,
  • environnementaux : rôle du tabac, variation géographique de l’incidence des MICI.

Examens complémentaires

Le bilan sanguin peut mettre en évidence une inflammation, des signes de malabsorption, des carences notamment en fer.

Les examens d’imagerie comme l’échographie et le scanner peuvent identifier un épaississement des parois digestives concernées par l’inflammation. Le scanner est notamment utilisé pour rechercher rapidement les complications des MICI.
L’IRM présente l’avantage d’être un examen qui n’émet pas de rayon X. Elle peut donc être répétées sans risque et joue un rôle important dans le suivi de la maladie.

La coloscopie est l’examen de référence pour le diagnostic de MICI. Elle visualise directement l’inflammation de la muqueuse, caractérisée notamment par la présence de rougeurs et d’ulcères. Elle permet d’évaluer la topographie et l’intensité de la maladie.
Une atteinte continue débutant dès le rectum oriente vers une RCH alors qu’une atteinte discontinue avec intervalle de muqueuse saine oriente vers une MC.

Les biopsies de l’intestin au cours de la coloscopie pour analyse histologique (au microscope) peuvent fournir des éléments d’orientation diagnostique mais sont déterminant dans une minorité de cas.
Lorsqu’il n’y a pas de signe précurseur évident de MICI, chez un patient jeune sans risque de maladie tumorale, la coloscopie n’est pas systématiquement réalisée. Dans ce cas un dosage de la calprotectine fécale peut être proposé. En cas de test négatif, la probabilité d’une MICI est très faible et on peut surseoir à la réalisation d’une coloscopie.

En cas de suspicion de MC ou MC confirmée, une visualisation complète de l’intestin grêle peut être nécessaire. Un tel examen est possible par l’ingestion d’une mini-caméra au sein d’une gélule (vidéocapsule) qui va permettre l’enregistrement d’un film endoscopique lors de son passage dans l’intestin.

Complications

La RCH, dans sa forme sévère, peut se compliquer d’une dilatation du colon (colectasie) pouvant entraîner secondairement une perforation colique. Les complications hémorragiques significatives sont rares.

Les formes chroniques de RCH peuvent générer des rétrécissements (sténoses) du colon.

Dans la MC, les sténoses peuvent se solder par des occlusions intestinales. L’atteinte inflammatoire en profondeur de la paroi intestinale au cours de la MC est source de complications infectieuses telles que les fistules ou les abcès. Ces complications infectieuses peuvent aussi concerner l’anus avec des fistules ou abcès anaux multiples ou récidivants.

Enfin, la RCH et la MC du colon exposent sur le long terme à un sur-risque de cancer colo-rectal. Une surveillance spécifique par coloscopie est donc indiquée.

Traitement

Il n’existe aucun traitement permettant la guérison des maladies inflammatoires chroniques intestinales.

En dehors des poussées pendant lesquelles un régime pauvres en fibre peut être proposé pour limiter les symptômes, il n’y pas de régime particulier à suivre sur le long terme. Les aliments n’influent pas sur l’activité de la maladie. Il faut donc poursuivre une alimentation équilibrée.
Il est recommandé l’arrêt du tabac, notamment dans le cadre de la MC, pour laquelle il est facteur important d’aggravation.

Les traitements médicamenteux disponibles permettent de supprimer l’inflammation et les symptômes et de permettre une vie normale. Sur le plus long terme, l’objectif de ces traitements est d’éviter l’aggravation de la maladie et la nécessité de recourir à une chirurgie de résection intestinale.

Le traitement des formes légères et modérées de RCH repose sur le 5-aminoscalicylés. Ce sont des médicaments à effet anti-inflammatoire, délivrés par voie orale et rectale (lavement ou suppositoire), exerçant leur action par contact direct avec la muqueuse du colon.

Dans la RCH et la MC, les corticoïdes sont administrés sous forme de courte cure pour traiter rapidement les poussées. Ils sont souvent relayés par la mise en route traitement de fond immunosuppresseur comme l’azathioprine ou le methotrexate.

En cas de forme sévère ou compliquée, ou lorsque les corticoïdes ne permettent pas une amélioration rapide, des traitements immunomodulateurs puissants sont instaurés. Il s’agit de biothérapie, c’est à dire de médicaments produits en laboratoire à partir de cellules vivantes. Ce sont des anticorps qui vont neutraliser certaines protéines responsables de l’inflammation intestinale. Ces traitements sont administrés par voie intraveineuse en hôpital de jour ou sous-cutané au domicile. Ils ont pour objectif d’obtenir une réponse rapide et, en cas efficacité, ils sont maintenus comme traitement de fond au long cours.

Les maladies résistantes aux traitements médicamenteux et les formes sévères ou compliquées (abcès ou de sténose) peuvent nécessiter une chirurgie.
Dans la MC, il s’agit le plus souvent de résection segmentaire de l’intestin grêle ou du colon. La mise en place de drainage au niveau de l’anus est également indiquée en cas d’abcès ou fistule anale.
Dans la RCH, la chirurgie consiste habituellement à la résection de la totalité du colon.

Quelque soit le traitement envisagé, un suivi médical spécialisé est indispensable. Les examens biologiques, les endoscopies et les examens d’imageries réguliers permettent de monitorer la réponse au traitement.